Bernard Thibault interviewé dans « Métro »
Posté par cgtmaubeugeenvirons le 6 avril 2012
Bernard Thibault interviewé dans « Métro »
« Nicolas Sarkozy se fiche du dialogue social »
Le secrétaire général de la CGT répond aux questions de Gilles Daniel pour Métro.
La CGT diffuse un million de tracts pour appeler à voter contre Nicolas Sarkozy. Est-ce le rôle d’un syndicat de s’engager ainsi dans la campagne ?
Je dois d’abord dire que nous avons été obligés de rééditer ce tract à 400 000 exemplaires, tant la demande dans nos sections syndicales est forte. La CGT n’est pas en campagne électorale au sens partie prenante de la compétition, mais en tant qu’organisation qui a des choses à dire dans le débat public. Dès lors que Nicolas Sarkozy prétend obtenir suffisamment de suffrages pour exercer un nouveau mandat, il est pour nous primordial de livrer notre diagnostic de son bilan. On comprend que cela lui pèse que l’opinion de la CGT soit à ce point critique à son égard. Mais nous n’avons jamais attendu l’autorisation de personne pour parler salaires, emploi, retraites… C’est-à-dire faire du syndicalisme.
Nicolas Sarkozy vous accuse de faire de la politique…
En tant que syndicat, nous nous estimons habilités à livrer notre opinion sur sa politique économique et sociale. Aujourd’hui, il s’efforce de se présenter comme un nouveau candidat. Mais au vu de son comportement et des mesures qu’il a pris pendant cinq ans, il est clair que « la France forte », son slogan de campagne, se traduirait par une France plus autoritaire dans la manière dont le pouvoir politique s’exercerait. On entrerait dans une grave phase de dérèglementation du travail.
Pourquoi ne pas rester neutre comme les autres organisations ?
Chacun choisit sa propre démarche. Mais je remarque que d’autres déclarations, comme celle de la CFDT récemment, ne sont pas neutres. Il ne faut pas se tromper. Même si la CGT est la seule organisation que Nicolas Sarkozy fait siffler dans ses meetings, comme en 2007, ce n’est pas qu’elle qui est visée, mais le fait syndical dans son ensemble : aujourd’hui dans toute l’Europe, l’action syndicale est la seule de nature à contrarier les politiques libérales qui prônent une révision drastique des droits sociaux des salariés.
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