Transports – Stibus – Victoire aux Prud’hommes
Posté par cgtmaubeugeenvirons le 13 mai 2013
DANS LA PRESSE
Quarante-cinq employés de la Stibus obtiennent une victoire aux Prud’hommes
Publié le 02/05/2013
La Voix du Nord
Par MAXIME PEDRERO
Les représentants du personnel de la Stibus ont de quoi se réjouir. Quarante-cinq employés ont récemment obtenu gain de cause dans l’affaire qui les opposait, depuis novembre 2011, à la société exploitant le réseau de transport, la SEMITIB.
Le conseil des Prud’Hommes d’Avesnes-sur-Helpe a condamné en fin d’année l’employeur à rembourser des heures de travail indûment déduites à certains salariés. Chacun des 45 demandeurs a également perçu 500 € à titre de dommages et intérêts pour préjudice moral ainsi que le remboursement des frais engagés. Au total, cette décision de justice a coûté près de 33 000 € à la SEMITIB.
L’affaire fait suite à l’agression consécutive de deux chauffeurs en avril 2010. Invoquant la fréquence importante des actes d’incivilité enregistrés sur le réseau (985 entre le début de l’année 2009 et le moment des agressions), 47 salariés décident alors d’exercer leur droit de retrait du 9 au 12 avril 2010. Quatre jours qui seront retenus sur leur bulletin de salaire le mois suivant, la direction estimant que les conditions du droit de retrait n’étaient pas respectées. « L’entreprise a considéré que les salariés s’étaient planqués derrière le droit de retrait, estime Jean-Paul Triquet, représentant CGT de la Stibus. On nous a pris pour de faux grévistes qui n’avaient pas le courage de leurs opinions. »
Plus qu’un simple remboursement, la décision du conseil des Prud’Hommes est une victoire symbolique pour les représentants du personnel. « On a fait respecter les droits des salariés, se félicite Bernard Mairiaux qui a porté le dossier au nom de l’Union départementale des syndicats CGT du Nord. Il y a eu une volonté de régler ça en interne mais on s’est heurté à une fin de non-recevoir. Outre le dédommagement, on veut dénoncer le procès en suspicion qui est toujours fait aux salariés. Il faut que le dialogue social reprenne. » Une volonté également affichée par le nouveau directeur de la Stibus, Yann Wildemersch, arrivé en début d’année. « Malgré les recommandations de notre avocat, nous avons décidé de ne pas faire appel de cette décision pour apaiser les relations avec le personnel et restaurer un véritable dialogue. C’est un signal que nous avons voulu leur envoyer. »
S’il a hérité de cette situation, Yann Wildemersch ne remet pas en cause la décision de ses prédécesseurs. « Il faut soutenir les salariés quand les conditions du droit de retrait sont respectées. C’est un droit individuel qui permet de faire face à un danger grave et imminent. La direction de l’époque a considéré qu’il s’agissait d’une action collective face à un danger qui n’avait pas persisté pendant quatre jours. Je pense que j’aurais fait la même chose. »
Malgré cette victoire, les représentants de la CGT Stibus portent encore plusieurs revendications. Si les incidents à répétitions s’expliquent en partie par un climat général, ils estiment que certaines actions peuvent être menées en interne. « On n’a pas de solution miracle, mais on ne peut pas rester sans rien faire, résume Bernard Mairiaux. La sécurité du territoire ne nous appartient pas, mais une amélioration des conditions de travail pourrait éviter que l’on en arrive au pire. » Un constat partagé par la nouvelle direction qui se dit ouverte à toute proposition des représentants du personnel.
Publié dans Actions_locales, Conditions de travail, Luttes, PRESSE, Services publics, Transports | Pas de Commentaire »