DANS LA PRESSE
Le sort de l’entreprise Paquet d’Hautmont, en redressement,
toujours incertain
dimanche 22.04.2012, 05:02 – La Voix du Nord
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Philippe Danhyer, Christophe Savaux, Jean-Marc Pourchau et Sylvain Tilmant, de gauche à droite.
| ON EN PARLE |
L’entreprise d’usinage et de construction mécanique Paquet d’Hautmont inscrira-t-elle en mai son nom à la suite d’autres qui sont passées en Sambre de vie à trépas ? Les représentants syndicaux s’en inquiètent.
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En vitesse de croisière jusqu’en 2008, l’entreprise hautmontoise a connu une forte baisse d’activité à partir de la fin de cette année-là, ainsi que l’indiquait Christophe Desmarez, le directeur, dans nos colonnes en septembre 2010. A l’époque, douze salariés avaient été licenciés au moment du passage aux trente-cinq heures que ces derniers avaient refusé.
Depuis, la situation ne s’est guère améliorée. Fin mai 2011, Paquet a été placée en redressement judiciaire avec pour conséquence onze licenciements qui ont ramené aujourd’hui l’effectif à soixante-six personnes et quelques intérimaires.
Le plan d’apurement d’une dette qui gravite autour de 2,5 M E pour un CA arrêté en 2011 à 7 M E après avoir atteint 9 M E en 2009 oblige pour ainsi dire l’entreprise à emmagasiner l’équivalent de 600 000 E de commandes par mois. Or on en est loin si l’on en croit Philippe Danhyer, membre du CE. « La fin d’année a été bonne. En janvier nous avons eu 650 000 E de commandes. Mais après, on est à moins de cinquante pour cent de l’objectif. En avril, on est à 300 000 à tout casser », précise-t-il.
Pour le délégué syndical FO, rejoint par Sylvain Tilmant, de la CGT, également membre du CE, et les représentants de l’Union locale CGT de Maubeuge Christophe Savaux et Jean-Marc Pourchau, qui se sont penchés sur le dossier, Paquet est une entreprise plus que viable. Les syndicalistes admettent que de réels efforts ont été faits sur la politique salariale avec des effets mobilisateurs sur le personnel. Les mêmes soulignent les investissements qui ont été réalisés depuis 2005, soit environ 2,5 M E consacrés à du matériel performant. « Paquet a du potentiel, des compétences, des machines qui peuvent travailler des pièces au-delà de trente tonnes », résument les syndicalistes maison et les membres de l’UL. Alors ?
Christophe Tilmant et Philippe Danhyer pointent quand même ce qui représente à leurs yeux une faiblesse dans la stratégie de l’entreprise : le service commercial. Et pose une question à laquelle il va bien falloir apporter un jour une réponse, dans un bassin de la Sambre qui atteint des taux de chômage record : la quasi impossibilité de trouver de la main-d’oeuvre qualifiée.
Quoi qu’il en soit, le tribunal de commerce de Valenciennes devrait se prononcer en mai sur le devenir de la société, à la lumière des offres qui seront déposées, ou non, jusqu’au 30 avril. • J.-M. B.