Sécurité sociale – Historique des allègements et exonérations depuis 1957 !
Posté par cgtmaubeugeenvirons le 15 février 2012
COMMUNIQUÉ D’UN ADMINISTRATEUR
D’UN ORGANISME DE SÉCURITÉ SOCIALE
(CAF du Nord)
Le chiffrage du déficit des comptes de la Sécurité sociale, en 2010 comme en 2011, a entrainé, dans les médias, une surenchère de titres sur le thème du déficit record des comptes sociaux. Ce type de campagne n’est pas nouveau. Il vise à justifier, par avance, les mesures d’économies, en cours ou en préparation sur les budgets de la protection sociale. Ce sont les malades, les retraités, en fait toute la population qui est visée. Mais le prétendu trou de la Sécurité sociale, ce sont les patrons qui le creusent, par le chômage et les bas salaires. C’est aussi l’État lui-même, par la multiplication des allègements et exonérations de cotisations en leur faveur.
Au fil du temps l’État a puisé dans les caisses de la Sécurité sociale en transférant au budget de l’assurance maladie des travailleurs salariés, une multitude de charges, de dépenses indues.
Depuis 1957, le budget de l’assurance maladie finance par exemple des médecins à l’hôpital et une partie de leurs cotisations sociales. C’est l’État qui leur fait ce cadeau, mais ce sont les assurés sociaux qui le payent.
C’est aussi l’assurance maladie qui finance les écoles d’infirmières, la recherche médicale, et une partie de la recherche pharmaceutique. Tout cela coûte actuellement à l’assurance maladie plus de dix milliards d’euros par an.
L’État finance la construction des casernes, des prisons et, avec les collectivités locales, la construction des écoles, mais pas celle des hôpitaux ; c’est aussi l’assurance maladie, et non l’État qui finança en grande partie, en 1962 et le milieu des années soixante-dix, le grand programme de construction et de modernisation des hôpitaux, comme elle finance le plan de construction et de modernisation en cours, décidé en 2004.
Avec la période de marasme et de crise de l’économie capitaliste commencée au milieu des années soixante-dix, l’utilisation par l’État des fonds de l’assurance maladie a pris une autre dimension. Elle est devenue progressivement un moyen de subventionner directement le patronat.
A partir de 1974-1975, le développement du chômage et la pression sur les salaires de ceux qui travaillaient, se sont traduits par une diminution des rentrées de cotisations, donc des ressources de l’assurance maladie.
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