Déclaration de la délégation CGT
La santé de chacune et chacun passe
par un service public de santé et des soins de qualité et de proximité
avec des personnels en nombre et formés.
Après des années d’une politique de réduction des moyens et de réformes successives, la mise en place par la loi Hôpital Patient Santé Territoire (loi BACHELOT), des Agences Régionales de Santé (ARS) accélère la privatisation de notre système de santé. Pour le service public cela se traduit par des fermetures de services, fusions d’hôpitaux et réductions de personnels…
Cela aboutit à de véritables déserts médicaux, dans les secteurs urbains comme à la campagne.
La permanence des soins est menacée. Pour les malades et leurs proches, les distances augmentent, avec tous les risques et les coûts supplémentaires que cela comporte.
Les directeurs des ARS, nommés par le gouvernement, sont des superpréfets sanitaires régionaux.
Ils détiennent tous les pouvoirs pour organiser la santé dans son ensemble, en appliquant les directives gouvernementales.
La représentation des usagers, des salariés, des personnels et des élus est réduite à sa plus simple expression. Planifiant la désorganisation et la réduction des soins publics, les ARS favorisent le transfert vers le privé lucratif des soins les plus rentables au profit des groupes financiers de la santé et de leurs actionnaires.
Faute de moyens, les centres de santé sont menacés à plus ou moins long terme, la médecine scolaire est en voie de disparition, la médecine du travail risque d’être totalement sous le contrôle du patronat… Etc.
Les maternités de proximité ferment les unes après les autres, et sont remplacées par des usines à bébés.
Pour l’IVG, les objectifs sont aussi de concentrer leur pratique dans quelques centres, et le développement abusif de l’IVG médicamenteuse.
La psychiatrie peu à peu privée de ses moyens de soin devient un instrument de contrôle social s’appuyant sur le tout sécuritaire.
La sécurité sociale financée par les cotisations en fonction des revenus doit permettre à chacun de bénéficier des soins selon ses besoins : c’est un principe solidaire.
Notre santé est en danger,
il est temps de réagir ensemble pour que les adversaires de la sécu,
cessent de la casser !
De nombreuses mesures ont fait reculer ce principe solidaire : forfaits, franchises, dépassements d’honoraires, pénalités, déremboursements… Ce qui reste à la charge des foyers ne cesse d’augmenter.
Tout cela pousse vers l’assurance privée individuelle celles et ceux qui en ont encore les moyens et c’est par millions aujourd’hui que des gens diffèrent ou renoncent aux soins.
Le gouvernement veut privatiser la protection sociale en favorisant la création d’un marché pour les assurances privées.
Chaque annonce d’exonération de cotisation pour une entreprise ou un emploi, met à mal le financement solidaire de la sécurité sociale.
Le projet sur la dépendance prévoit l’obligation de souscrire une assurance individuelle privée dès l’âge de cinquante ans ce qui remet en cause le principe fondamental de solidarité.
Pour sauvegarder et promouvoir la santé publique :
L’enjeu crucial de la réforme du financement de la Sécurité sociale !
La réforme du système de santé ne peut se concevoir sans une réforme en profondeur de la Sécurité sociale. Depuis des années, la CGT revendique une réforme du mode de financement afin de couvrir les dépenses nouvelles liées aux besoins nouveaux de santé et protection sociale.
La rapide dégradation de la conjoncture économique pèse lourdement sur la situation financière de la sécurité sociale.
Un point de moins de croissance, c’est 2 Milliards d’euros de recettes en moins pour la Sécurité sociale.
Ce constat conforte, si besoin était, les analyses de la CGT selon lesquelles le problème de financement de la Sécurité sociale est avant tout un problème de recettes, qui tient à l’insuffisance structurelle de la croissance. Il est vrai que le ralentissement actuel s’explique d’abord par les effets de la crise financière dont il est inutile de rappeler ici les causes, mais celle-ci renvoie précisément fondamentalement à un modèle économique dominé par le « tout financier », qui prend le pas sur le développement de l’emploi et la réponse aux besoins sociaux.
La création d’un million d’emplois stables équivaut à 5 milliards d’euros de recettes supplémentaires pour l’assurance maladie !
Et, 1% d’augmentation des salaires équivaut à un milliard d’euros de recette à la sécu.
Le 2 avril va faire l’objet d’une grande journée de rassemblements et de manifestations à l’appel de nombreuses organisations, pour exiger le droit aux soins pour tous. Notre délégation soutien et participera à cette initiative !
Notre délégation appelle les assurés sociaux à participer massivement au rassemblement à 14 H 30 à Euralille pour sauvegarder et promouvoir la santé publique, pour la sécurité sociale universelle et solidaire !